C’est avec plaisir et fierté que je reprends aujourd’hui le clavier pour écrire sur ce blog que j’ai pratiqué pendant plusieurs années. Certains m’auront peut-être reconnue : je suis Jasone Bessière, ancienne déléguée syndicale CFDT de GBS Services.
Je suis partie depuis presque un an et demi, j’ai quitté une entreprise, des collègues, des amis et une section syndicale formidable pour essayer de me reconstruire.
Néanmoins, avec 13 femmes du groupe Engie/Equans, nous avions un combat en cours. Mais, aujourd’hui, je vous l’annonce avec une grande satisfaction et une grande joie : NOUS AVONS GAGNE !
Après presque 6 ans de bataille, la justice nous a enfin accordées de son temps et nous a entendues.
Ce procès que nous attendions depuis 2019 avec grande impatience s’est déroulé le 5 novembre 2021. Vous vous demandez peut-être pourquoi communiquer si tard ? En effet, la CFDT est généralement très rapide dans ses communications. Mais… cette communication se devait d’être parfaite. Cette communication est la mienne mais aussi, celle de mon groupe de guerrières. Ces collègues et amies avec qui j’ai partagées une grande souffrance et avec qui un lien fort et important s’est créé.
Aussi, nous avons préféré attendre d’être sûres et certaines que l’accusé, cet homme abominable qui nous a fait tant souffrir et qui vivait une vie bien tranquille depuis 6 ans, n’allait pas faire appel de la décision de justice. La nouvelle est tombée ce soir, il n’a pas fait appel !
Notre victoire est définitive. Le coupable a été condamné à 18 mois de prison dont 6 fermes avec bracelet électronique et 12 avec sursis et deux ans de probatoire.
Mais, si j’ai repris aujourd’hui le clavier, c’est pour trois raisons.
La première est, qu’en 2019, j’ai décidé en tant que déléguée syndical, femme et victime de « médiatiser » cette affaire via le blog CFDT, il était donc naturel de raconter également sa fin. Plusieurs d’entre vous ont suivi cette affaire avec un intérêt bienveillant, je leur devais cette conclusion.
Deuxièmement, je pense qu’il est primordial que ce genre d’affaire, ces agissements, à savoir les violences faites aux femmes mais plus largement les cas de harcèlement et de mal-être au travail ne doivent pas être passés sous silence. Notre combat a certes été long mais il démontre aujourd’hui que la parole des salarié.es est importante et qu’elle peut être entendue. On ne le dira jamais assez, on ne le répétera jamais assez, le collectif est primordial. C’est en parlant à ses collègues et à ses élu.es qu’on résout les problèmes et qu’on avance.
Enfin la 3e raison, l’une des plus importantes, est que je souhaite via cet article remercier les nombreuses personnes qui, au cours de ces 6 années, ont su m’apporter leur aide, leur écoute et leur bienveillance. Merci à la CFDT de GBS Services, mais aussi d’Engie, pour sa protection et son soutien sans faille de 2015 à aujourd’hui. Merci à mes collègues toulousain.es, merci aux deux fabuleuses avocates qui se sont occupées de nous et, pour finir, un immense merci aux plaignantes de 2015 mais aussi, à celles de 2018 qui ont tenues bon ! Merci pour ce collectif merveilleux sans lequel nous ne serions jamais allées aussi loin !
Je rends le clavier à Jérôme et Fanny !
A bientôt 😉.